Depuis plus d’un centenaire, la poésie est menacée et on prédit sa disparition prochaine. Or, ce qui est intéressant, c’est le maintien du nombre de poètes (preuve que la poésie va bien) et l’amenuisement de ses lecteurs (preuve que la poésie va mal). On s’intéresse périodiquement aux lecteurs qui disparaissent – et pas assez, à notre avis, aux créateurs qui continuent à écrire, les uns dans la versification classique, les autres dans un vers libre sans préoccupation outrageuse. C’est justement à quelques-uns d’entre eux que nous avons demandé : La poésie ? À quoi ça rime ? Les résultats sont intéressants dans leur variété.
De toute façon, rimes ou sans rimes, mètre ou sans mètre – la poésie continue, comme le montre le récent numéro de la revue Le Coin de table.
Le grand nombre de poèmes contemporains le prouve, comme les études consacrées à des poètes de jadis (Mallarmé, Régnier, Gide, Jammes, Aicard, Fabié, Mac Orlan, Apollinaire, Soupault, etc.), et des reproductions particulièrement abondantes. Oui, la poésie reste bien vivante et Le Coin de table le prouve avec son soixante-cinquième numéro.