Bibliographie

I.

POÉSIE

1.

RECUEILS

– Poèmes pour les ouvriers et les autres. Avec Louis Rocher. Les Éditions ouvrières. 1955.

– Les Feux de l’espoir. Les Éditions ouvrières. 1957.

– Poèmes pour les amis. Les Éditions ouvrières. 1963.

– Allégories. Les Éditions ouvrières. 1964.

– Le Romancero populaire. Caliban. Les Éditions ouvrières. 1974.

– *La Ville enchantée. L’École. 1976.
     . Mis en chansons par Max Rongier. Livre-disque Philips 6461.
          Diplôme « Meilleur disque Loisirs-Jeunes ».

     . Réédition sous le titre « Poèmes de la Ville enchantée ».
     Deux volumes avec transcription en caractères Braille et enregistrement.
     Benjamins Media, 2001 et 2002. Illustrations de Bruno Mallart.

– *Paris des enfants. Illustrations de Valérie Charpentreau. L’École des Loisirs. 1978.

– *Ce que rêver veut dire. L’École des Loisirs. 1979.

– *Mots et Merveilles. L’enfant la Poésie. Saint-Germain-des-Prés. 1981.

– *Poésie en jeu. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1981.

– *Les cent plus belles devinettes. Illustrations de Monika Beisner. Gallimard. 1983.
     Prix de la Fondation de France.

– *La Poésie dans tous ses états. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1984.

– *La Banane à la moutarde. Illustration de Mérel. Nathan. 1986.
     . Réédition en 1988. Nouvelles illustrations de Mérel.

– Ce que les mots veulent dire. Pour le plaisir. Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 1987.

– Vous prendrez bien un vers. Pour le plaisir. Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 1988.

– Images. Illustrations de Luce Guilbaud. L’oasis. Le Petit Véhicule, Nantes. 1989.

– La mer l’amour. La Maison de Poésie, 1989.

– Le Fil d’or. La Maison de Poésie, 1990. Prix Campion-Guillaumet de la Société des Gens de Lettres.

– *Prête-moi ta plume. Illustrations de Mérel. Fleurs d’encre. Le Livre de Poche Jeunesse.
     Hachette. 1990.

– Ciels déchiquetés. Illustrations de Cécily Blégent. Mise en page de Bérengère Lallemant.
     École Estienne. Hors-commerce. 1991.

– Musée secret. Illustrations de Luce Guilbaud. La Maison de Poésie, 1992.

– À la Beauté. Hors commerce. Mot de passe. 1993.

– Le Chant de la lumière. La Maison de Poésie, 1993.

– *Poèmes pour peigner la girafe. Illustrations de Florence Kœnig. Album. Gautier-Languereau. 1994.

– Le Visage de l’ange. La Maison de Poésie, 1995.

– Les Rondeaux d’Agnès. La Maison de Poésie, 1996.

– Le Papillon sur l’épaule. La Maison de Poésie, 1997.

– La Part des anges. La Maison de Poésie, 1998.

– Orphée et les Argonautes. Hors commerce. 1999.

– La Fugitive. La Maison de Poésie, 2000. Prix Louis Montalte de la Société des Gens de Lettres.

-* La Carpe de mon pommier. Collages de l’auteur. La Tourelle-La Maison de Poésie, 2004.

– La Rose des fables. La Maison de Poésie, 2007.

– Stèles. La Maison de Poésie, 2007.

– *La petite rose des fables. Collages de l’auteur. La petite Maison de Poésie. La Maison de Poésie, 2008.

– Ombres légères. Élégies. La Maison de Poésie, 2009.

– *Les Secrets du royaume. Poèmes pour de jeunes lecteurs. Collages de l’auteur. La Tourelle-La Maison de Poésie, 2014.

– *Arc-en-ciel. Avec des poèmes de Colette Nys-Mazure. Collages de Pierre Laroche. Couleur Livres, « Carré d’as ». Bruxelles, 2014.

– *La Réunion de famille. Images de Silvia Bonanni. Rue du monde. 2015.

– Galerie des Poètes français. La Maison de Poésie. La Tourelle. 2015.

– Un si profond silence. La Maison de Poésie. La Tourelle. 2015.

* Ces recueils conviennent aux enfants.

Poèmes pour les ouvriers
Les feux de l'espoir
Poèmes pour les amis
Vous prendrez bien un vers
Images2
La mer l'amour
Musee secret
La Fugitive
Rose des fables
La ville enchantée
Poesie en jeu
Les cent plus belles devinettes
La poésie dans tous ses états
Stèles
Ombres légères
Allégories
Le romancero populaire
Ce que les mots veulent dire
Le fil d'or
La part des anges
Les rondeaux d'Agnes
Le chant de la lumiere
Prete moi ta plume
Le papillon sur l'epaule
Paris des enfants
Ce que rêver veut dire
Mots et merveilles
La banane a la moutarde
Poemes pour peigner la girafe
La Carpe de mon pommier
Petite rose
Le visage de l'ange
Secrets du royaume
Arc-en-ciel
Réunion de famille

*

2.

CONTES MUSICAUX

– L’autobus enchanté. Cantate (d’après L’autobus dans La Ville enchantée). Musique : Anthony Girard. Pour mezzo-soprano, piano, flûte et hautbois. Création : 25 février 1981, Paris, salle Cortot.

– Dans la forêt des fées. Musique de Max Pinchard. Pour soliste, chœur d’enfants ou d’adultes à l’unisson, récitant et ensemble instrumental. Création : Petit-Couronne, Grand-Couronne et Évreux, 1991. Disque compact SH 09.

– Orphée et les Argonautes. Musique de François Barré. Création : 11 juin 2004 à La Chapelle-sur-Erdre.

Dans la forêt des fées
Dans la Forêt des fées. Création.
Max Pincherd dirige le chœur et l’ensemble instrumental.

*

3.

TRADUCTIONS

– Quand je rêve. Traduit de l’anglais. Adaptation française d’un poème de Thomas Hood (In Summer, when I go to Bed). Illustrations d’Ivan Winjngaard. Gallimard. 1981.

– Chats ! Traduit de l’anglais. Adaptation française de The Old Possum’s Book of Practical Cats de T. S. Eliot. Illustrations de Morgan. Arc-en-ciel. Nathan. 1982.

– Chats de poésie. Illustrations d’Errol Le Cain. Deux poèmes tirés du recueil précédent. Albin Michel. 1991.

Quand je reve
Chats
alt

 *

*     *

4.

ÉDITION D’ANTHOLOGIES POÉTIQUES

CLASSIQUES

– Poèmes d’aujourd’hui pour les enfants de maintenant. Illustrations de Robert Dalmasso. Préface de Gaston Roger. Les Éditions ouvrières. 1958.
     – Nouvelle édition entièrement refaite. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1973.

– Livre du Maître des Poèmes d’aujourd’hui pour les enfants de maintenant. Préface de Gaston Roger. Les Éditions ouvrières. 1958.

– Présentation et commentaires des Poèmes d’aujourd’hui pour les enfants de maintenant.  Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1973.

 – Poèmes pour les jeunes du temps présent. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1975.

– Présentation et commentaires des Poèmes pour les jeunes du temps présent. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1975.

– Il était une fois… Les enfants. Illustrations de Danièle Avenard. La Farandole. Messidor. 1979.
     – Réédition 1983.

– Poèmes pour les saisons. Illustrations de Sophie Kniffke. Enfantimages. Gallimard. 1978. Traduit en japonais.

– La Ville en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1979.

– La Fête en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1979. Rééditions 1993. 2000.

– Le Livre de tous les jours. Agenda illustré des fêtes, des anniversaires et des jours ordinaires. Illustré par Elisabeth Borchers. Folio-Benjamin. Gallimard. 1980.      
     – Réédition 2003.

– En cherchant la petite bête. Illustrations d’Henri Galleron. Folio-benjamin. Gallimard. 1980.

– Le Fantastique en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1980.

– Le Temps et les Saisons en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1980.
     – Réédition 1993.

– Le Rire en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1981.
     – Réédition, 1998.

– Les Oiseaux et les animaux de l’air en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1981.

– Les Animaux sauvages en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1982.

– La Vie de Jésus racontée par les poètes. Illustré. Desclée de Brouwer. 1982.

– Le Feu en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1983.

– La France en poésie. Folio-junior en poésie. Gallimard. 1983.

– Mon premier livre de poèmes. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1983.

– Mon premier livre de comptines. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1983.
     – Réédition : Dessain et Tolra. 1985. Dessain et Tolra, Les Éditions ouvrières et Le temps apprivoisé, 1988.

– Petits poèmes pour petits enfants. Illustrations de Véronique Arendts. Nathan. 1989.
     – Réédition 1998.

– La République nous appelle ! Poèmes révolutionnaires de 1789 à nos jours. Notes et commentaires de Jacques Charpentreau et Gabriel Aymé. Hachette, Livre de poche jeunesse. 1989.

– Poèmes pour toi, maman. Illustrations de Florence Kœnig. Fleurs d’encre. Hachette. Album, relié. 1990.

– Demain dès l’aube. Les cent plus beaux poèmes pour l’enfance et la jeunesse, choisis par les poètes d’aujourd’hui. Avec Dominique Coffin. Illustrations de Michel Charrier. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1990. Rééditions : 2002. 2011.

– La Cigale, le Renard et les autres. Les plus belles fables françaises. Illustrations de Gabriel Lefebvre. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1991.

– Trésor de la Poésie française. Trois volumes. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1993.
     – Nouvelle édition condensée en un volume. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 2005.

– Charles Baudelaire. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.

– Victor Hugo. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.

– Paul Verlaine. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.

– Gérard de Nerval. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.

 – Arthur Rimbaud. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.

– Alfred de Musset. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1996.

– Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1997.

– Petits poèmes pour tous les jours. Illustré. Nathan. 1998.

– Les plus beaux poèmes d’hier et d’aujourd’hui. Florilège « Fleurs d’encre ». Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1995.         
     – Rééditions : 1999. 2001.

– Un petit bouquet de poèmes. Poèmes choisis. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 2004.
     – Réédition : 2010.

tresor de la poesie francaise tome 1
tresor de la poesie francaise tome 2
tresor de la poesie francaise tome 3
Poèmes d'aujourd'hui
Poèmes pour les jeunes du temps présent
Il était une fois les enfants
Poèmes pour les saisons
La ville en poésie
La Fête en poésie
Le Livre de tous les jours
En cherchant la petite bête
Le temps et les saisons en poésie
Le rire en poésie
Les oiseaux et les animaux de l'air en poésie
Le feu en poésie
La Vie de Jésus racontée par les poètes
La France en poésie
Mon premier livre de poèmes
Mon premier livre de comptines
Petits poèmes pour petits enfants
La République nous appelle
Poèmes pour toi maman
Demain dès l'aube
La cigale le renard et les autres
Un petit bouquet de poèmes
Plus beaux poèmes
Baudelaire
Desbordes-valmore
Hugo
Musset
Nerval
Rimbaud
Verlaine

       ANTHOLOGIES DE POÈMES INÉDITS

– La Nouvelle Guirlande de Julie. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1978.

– La Poésie comme elle s’écrit. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1979.

– L’Almanach de la poésie. Illustrations de Valérie Bajou. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1983.

– Le Jardin secret des poètes. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1984.

– Mon premier livre de poèmes pour rire. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1986.

– Mon premier livre de devinettes. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1986.

– Le Livre des amusettes. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières et Le Temps apprivoisé. 1987.

– Le Livre des Fêtes et des Anniversaires. Illustré. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1987.

– Loup y es-tu ? Illustré. Avec une cassette. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières et Disques Arc-en-ciel. 1987.

– Je pars en nuage. Illustré. Avec une cassette. Petite Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières et Disques Arc-en-ciel. 1987.

– Les Éléments des poètes. Illustrations de Gabriel Lefebvre. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette.1990.

– Paraphes. 200 poèmes manuscrits inédits de 50 poètes contemporains. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1990.

– Luttes et luth. 250 poèmes inédits sur le sport. Illustré. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1992.

– L’amitié des poètes. 160 poèmes inédits de 50 poètes contemporains. Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette.1994.

– La Poésie des poètes. 160 poèmes inédits de 80 poètes contemporains. Illustrations de Frédéric Clément. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1996.

– La Ville des poètes. 200 poèmes inédits de 80 poètes contemporains. Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette.1997.

– La Révolte des poètes. 150 poèmes inédits de 60 poètes contemporains. Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1998.

 – Le Rire des poètes. 160 poèmes inédits de 65 poètes contemporains. Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1998.

 – Jouer avec les poètes. 200 poèmes-jeux inédits de 65 poètes contemporains. Illustrations de Bruno Mallart. Fleurs d’encre. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1990.         
     Rééditions : 2002. 2010.

– Les poètes de l’an 2000. 100 poèmes inédits de 70 poètes du XXIsiècle. Hachette. Livre de Poche Jeunesse 2000.

La ville des poètes
La poésie comme elle s'écrit
Nouvelle guirlande de Julie
L'almanach de la poésie
le jardin secret des poètes
Poèmes pour rire
Devinettes
Amusettes
Fêtes et anniversaires
Loup y es-tu ?
Je pars en nuage
Les éléments des poètes
Luttes et luth
L'amitié des poètes
La révolte des poètes
Le rire des poètes
Jouer avec les poètes
Les poètes de l'an 2000
Paraphes

 *

*    *

II.

ROMANS, CONTES ET NOUVELLES

– La Bande à Jeannot. Ma première amitié. Éditions de l’Amitié-G. T. Rageot :

– La Colonie de vacances. Illustrations de Françoise Boudignon. 1977.

– Comment devenir champion de football en mangeant du fromage. Illustrations de Françoise Boudignon. 1978.
     – Nouvelle édition illustrée par Véronique Roux. 1987.
     – Téléfilm du Centre National de Diffusion Pédagogique, 1987. Nouvelle édition complétée, 1994.

– Une affaire de bon sens. Illustrations de Françoise Boudignon. 1979.

– La Famille Crie-toujours. Illustrations de Patrice Douanat. Arc-en-Poche. Nathan. 1980. Réédition : 1984.
          – Traduction espagnole. Édition Alfaguera.

– Le Bêtisier. Illustrations de Françoise Rousset. L’École des Loisirs. 1983.

– Ne jetez jamais l’argent par les fenêtres. Illustrations de Serge Pousseret. Poche Nathan. Arc-en-Poche. Nathan. 1984.

– Nouvelles histoires pour les cinq ans. Illustrations de Bernadette Pons. Nathan. 1988.

– Une fille très réussie. Illustrations d’Agnès Perruchon. Arc-en-Poche. Kangourou. Nathan. 1990.

– Le Corbeau et le Perroquet. 17 monologues pour ceux qui ont la langue bien pendue. Illustrations de Daniel Maja. Arc-en-Poche. Nathan. 1992.
      -Traduit en italien sous le titre Non so se sapete… Emme Edizioni. 1994.

– La Nuit est mon royaume. Illustrations de Frédéric Mathieu. Livre de Poche Jeunesse. Hachette.1992.

La Colonie de vacances
Comment devenir champion de football en mangeant du fromage
Une affaire de bon sens
La famille Crie-Toujours
Ne jetez jamais l'argent par les fenetres
Une fille tres reussie
Le Bêtisier

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*     *

III.

PAMPHLETS ET CHRONIQUES

– Une Société en toc. Caliban. Les Éditions ouvrières. 1969. Réédition : 1972.

– La Crétinisation. Caliban. Les Éditions ouvrières. 1971.

– Nos Parias. Ouvrage collectif. Caliban. Les Éditions ouvrières. 1972.

– Ah ! Si la France m’avait écouté ! Les Chroniques de l’O.R.T.F. et de Radio-France (3 octobre 1973-25 juin 1975). Avec six dessins de Konk. Caliban. Les Éditions ouvrières. 1976.

une societe en toc
La cretinisation
Ah si la France m'avit écouté !

*

*     *

IV.

BIOGRAPHIE

– Racine. L’enfant à la cicatrice. Livre de Poche Jeunesse. Hachette. 1999.

V.

ÉTUDES ET ESSAIS

LITTÉRATURE

– « Je ne veux qu’une chose, être aimée ». Cinquante lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo. Avec Simonne Charpentreau. La Maison de Poésie. 1997.

– « Pour vous seule ». Cinquante-trois lettres inédites d’Alfred de Vigny à Céline Cholet. La Maison de Poésie. 2000. Prix Alfred de Vigny.

ACTION CULTURELLE

– La Culture populaire en France. Avec René Kaës. Vivre son Temps. Les Éditions ouvrières. 1962.

– L’Animation culturelle. Ouvrage collectif. Vivre son Temps. Les Éditions ouvrières. 1964.
     – Traduit en italien. A. V. E.  Rome. 1967.

– L’Homme séparé. Justification de l’action culturelle. Points d’appui. Les Éditions ouvrières. 1966.
     – Traduit en italien. L’uomo separato. A. V. E.  Rome. 1968.

– L’Esthétique personnaliste d’Emmanuel Mounier. Avec Louis Rocher. Vie nouvelle. Les Éditions ouvrières. 1966.

– Pour une politique culturelle. Vivre son Temps. Les Éditions ouvrières. 1967.

– Le Livre et la lecture en France. Ouvrage collectif. Vivre son Temps. Les Éditions ouvrières. 1968.

ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT

– Enfance et poésie. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1972.

– Le Mystère en fleur. Les enfants et l’apprentissage de la poésie. Enfance heureuse. Les Éditions ouvrières. 1979. Prix Jeunes années « éducateurs ». Réédition : 1980.

racine l'enfant a la cicatrice
Je ne veux qu'une chose
Pour vous seule alfred de vigny
Le mystère en fleur
Enfance et poésie

LA CHANSON

– Veillées en chansons. Avec Simonne Charpentreau. Les Éditions ouvrières. 1958.
     -Plusieurs éditions successives mises à jour.

– La Chanson. Avec Simonne Charpentreau. Photos. Les Éditions ouvrières. 1960.

– Nouvelles Veillées en chansons. Avec Simonne Charpentreau. Les Éditions ouvrières. 1970.

– Georges Brassens et la poésie quotidienne de la chanson. Tout le monde en parle. Éditions du Cerf. 1960.

Traduit en catalan. Nova Terra. Barcelone. 1963.

– Gilbert Bécaud. Éditions Foyer Notre-Dame. Bruxelles. 1961.

– Charles Aznavour. Éditions Foyer Notre-Dame. Bruxelles. 1963.

– La Chanson française. Article dans cet ouvrage collectif. Collège et famille. Montréal, Québec, Canada. Bellamin. 1965.

– Encyclopédie des musiques sacrées.Article dans cet ouvrage collectif. Labergerie. 1971.

– La Chanson française. Avec France Vernillat. Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? ». 1972.
     -Traduit en japonais.

georges brassens et la poesie quotidienne de la chanson
Bécaud
Aznavour
Veillees en chansons
La Chanson
Nouvelles veillées
la chanson francaise avec france vermillat

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*     *

VI.

DICTIONNAIRES

– Dictionnaire de la chanson française. Avec France Vernillat. Illustré. Les Dictionnaires de l’homme du XXsiècle. Larousse. 1968.

– Dictionnaire des poètes et de la poésie. Avec Georges Jean. Illustré. Folio-Junior en poésie. Gallimard. 1983.

– Dictionnaire de la poésie française. Fayard. 2006. Prix Georges Dumézil de l’Académie française.

Dictionnaire de la chanson francaise
Dictionnaire des poetes et de la poesie
Dictionnaire de la poesie francaise

*

*     *

VII.

THÉÂTRE

– Frères humains. Avec Louis Rocher. Musique de Tom Lejeune. Veillée populaire offerte à la jeunesse du monde. JOC. 1955.

– Aujourd’hui, Rendez-vous avec l’avenir. Apprentis de France. 1960.

– La Liberté. Montage audio-visuel. Les Équipes enseignantes. 1966.

*

*     *

VIII.

DISCOGRAPHIE

– Raymond Arvay chante Jacques Charpentreau (Près du Pont de Conflans, Au rapport, Le Trésor, Les Fleurs du Pauvre Dandin). Musique de Raymond Arvay. Reflets SM 17 M 131.

– Chansons de la Ville enchantée. Musique et chant : Max Rongier.
     Livre-disque Philips 6461. Diplôme « Meilleur disque Loisirs-Jeunes ». 1976.

– Poèmes de la Ville enchantée. Réalisation de Régine Michel. Benjamins Media.
     Volume 1 : Voix de Madeleine Attal et Robert Florent. Cassette. 2000.
     Volume 2 : Voix de Jacques Allaire, Robert Florent et Christel Touret. Disque compact. 2004.

PRINCIPAUX ENREGISTREMENTS

– Christine Sandre dit… (Place de la Concorde). CS 7.
– Marchons sur Paris
 (De nos mains, La Création. Musique de Raymond Arvay). Extraits du disque « Paris 67 ». DMO 530D. 1957.
– Jacques Douai. Récital n° 9. 
« 15 ans de chansons ». (Les Fleurs du pauvre Dandin. Musique de Raymond Arvay). BAM LD 410.
– Michel Aubert
 (Lieux communs. Musique de Michel Aubert). BAM C 445. 1969.
– Michèle Bernard. Le Kiosque
 (En fiches. Musique de Michèle Bernard). Écoute s’il pleut. PL 37205.
– Jacques Douai
 (Près du Pont de Conflans. Musique de Raymond Arvay). BAM LD 5777. 1971.
– Nous changerons la vie
 (La Vie. Litanies de la Vie à changer. Musique de Raymond Arvay). Arrangements et interprétation : François Bonnal. Orchestre et chœur dirigés par Guy Ressac. DMO 526. 1974.
– Chants de la JOC.
 (De nos mains. La Vie. Musique de Raymond Arvay). 1978.
– James Ollivier : Chansons et poèmes bohèmes pour Patapoufs.
 (Le laveur de carreaux. Musique de James Ollivier). Arc-en-Ciel SM 30 957. 1979.
– Max Rongier : Poèmes d’aujourd’hui en chansons de maintenant pour les enfants de notre temps.
 (Bienvenue ! La réunion de famille. Promenade aux Tuileries. L’embouteillage. Musique de Max Rongier). Arc-en-Ciel. SM 30 1129. 1982.
– James Ollivier : La Clé des chants.
 (Notre-Dame de Paris. Le lion de Denfert-Rochereau. Musique de James Ollivier). Arc-en-Ciel. SM 30 1137. 1982.
– Max Rongier : Qu’est-ce qu’il n’y a ?
 (Sacha le chat du Pacha. Et demain ? Au bois de Panama. Musique de Max Rongier). SM 30. 1263. 1983.
– James Ollivier : Poésies et chansons douces pour petits mousses. 
(Les Jean serviables. Comptines, La mer s’est retirée. Musique de James Ollivier). Arc-en-Ciel. SM 3012. 73. 1984
– Don Pedro et ses dromadaires : Sur le quai des animaux. Adès. Le Petit Ménestrel. ADE 531. 1997.
– Mes premières poésies. 
Reprises et rééditions diverses. SM Arc-en-ciel. 2001.

DIRECTION ARTISTIQUE

de Jacques Charpentreau

LA CHANSON CHANTE

– La Chanson chante le travail et les travailleurs. Chant : Jacques Douai. Orchestre : François Rauber. (Métamorphose. Musique : Jacques Douai). Reflets. SM 25 A. 193.

DIEU DANS LA CHANSON

– 1. Recherche. 10 chansons interprétées par Raymond Arvay, John Littleton, Josée Moreau, Francis Tabet. Orchestre François Rauber. SM 25 M-114.
– 2. Présence. 10 chansons interprétées par Raymond Arvay, Michel Frenc, John Littleton, Josée Moreau, Christine Perrin, Francis Tabet, Guy Thébaud. Orchestre François Rauber. SM 25 M-115.
– 3. Dialogue. 10 chansons interprétées par Christian Borel et Caroline Cler. Orchestre François Rauber. SM 25 M-151

COLLECTION LE PARADISIER

– Jacques Douai : Le Chant du monde. (La graine, Le chant du monde, La mer s’est retirée. Musique : Jacques Douai). Arc-en-ciel. SM 37.30. 1391. 1985.
– James Ollivier : Les Saisons. Musique : James Ollivier.
      1. Automne-Hiver. (La chanson de l’hiver, Les trains de la Gare du Nord). Arc-en-ciel. SM 37.30 13.87. 1985.
      2. Printemps-Été. (Une hirondelle ne fait pas le printemps, Le soleil). Arc-en-ciel. SM 37. 30 14. 21. 1986.
– Les Octaves : L’Arche merveilleuse des animaux. (Le chat musicien, musique de Leda Boehler. Les deux oiseaux, musique de Jean-Marie Ployé). Arc-en-ciel. SM 37. 30 13.     89. 1985.
– Jean et Pierre Pradelles : Le Secret de Dieu.
 (De la fleur à la fleur, « Qui est-ce ? ». Musique : Julien Roche et Claude Anthonioz-Rossiaux). Arc-en-ciel. 37. 30 13. 93. 1985.
– Max Rongier : Enfantastique. (La soupe de la sorcière. Musique : Max Rongier). Arc-en-ciel. SM 37. 30 14. 27. 1986.
– Mannick : L’Année en fêtes. (Vive la fête !, Les Rois, Les crêpes, La Mi-carême, Poisson d’Avril. Musique : Mannick). SM 37. 30 14. 59. 1986.
– Jacques Yvart : Autour de l’océan. (Échos d’une escale. Musique : Jacques Yvart). Arc-en-ciel. SM 37. 30 15. 35. 1987.
– Luce Dauthier : Je pars en  nuage. Arc-en-ciel. SM 37. 30 15. 37. 1987.
– Jean Humenry : Loup y es-tu ?
 (Le lutin de la pendule, Au marché des sorcières. Musique : Jean Humenry). Arc-en-ciel. SM 37. 30 15. 39.
– François Corbier : Taquineries.
 (Nabuchodonosor, « Le grand seigneur ». Musique : François Corbier). Arc-en-ciel. SM 37. 30 15. 59. 1988.
– Joël Favreau : Villes et campagnes. (La Tour Eiffel, Les Champs-Élysées, Le quai aux fleurs. Musique : Joël Favreau). Arc-en-ciel. SM 37. 30 16. 09. 1989.
– Le Paradisier de mes quatre ans. (Vive la fête, Le lutin de la pendule, La Tour Eiffel). Disque compact Arc-en-ciel SM 62. 12 16. 50. 1989.
– Le Paradisier de mes six ans. (Échos d’une escale, Les crêpes, Comptine, Le soleil, La Mi-carême). Disque compact Arc-en-ciel. SM 62. 12 16. 52. 1989.

MUSIQUE

ANNEXES

CHŒURS ET MÉLODIES

(extraits)

– La Crétinisation, ou l’éducation de Caliban. Musique : Paul-Baudoin Michel. Pour ténor, récitant, chœur mixte, orchestre et bande magnétique. 1973.
– Cantique du monde. 
Musique : Harry Cox. Pour soprano et piano. 1979.
– L’éducation moderne. 
Musique : Anthony Girard. Pour chœur à deux voix égales. 1986.
– À la maison. « Suite domestique ». 
Musique : François Barré. 9 poèmes extraits de La Ville enchantée : Le téléphone, La radio, Le batteur-mixeur, La douche, Ma baignoire, Qui suis-je ?, Le miroir, Comme-ci, comme ça, Le réfrigérateur. 1987.
– Huit chansons abominables. 
Musique : François Barré. Un affreux, Berceuse, La soupe de la sorcière, Le bal, Le cauchemar, Un métier difficile, Mon esclave, Mon meilleur ami. Publication : Résonance, Cortaillod, Suisse. 1989.
– L’ardente chanson de mon cœur. 
Trois mélodies pour soprano solo et piano. Musique : Harry Cox. Harmonie, Accords, Chansons. 1990.
– Chanson de la rivière Mouille-Mougnon. 
Musique : Edgar Cosma. Pour chœur d’enfants. 1990.
– Trois poèmes
Musique : Harry Cox. La Danse du monde, Petite chanson tendre du printemps, Pourquoi ? 1990.
– Poème bucolique, L’inspiration, Cachalot d’hiver, cachalot d’été
Musique d’Edgar Cosma. Pour chœur d’enfants à deux voix, dans la partition Chansons en liesse. Huit chansons pour chœur d’enfants. À Cœur Joie. Lyon, 1991.
– La lumière de Bethléem. 
Musique : Edgar Cosma. Pour Chœur mixte et quatuor à cordes. 1992.
– Nuit de Noël. 
Musique : Edgar Cosma. Pour chœur mixte et percussion facultative. 1992.
– Noël. 
Musique : Edgar Cosma. Pour chœur d’enfants à trois voix et trio d’instruments facultatif. 1992. Édition : À Cœur joie, 1994.
– De tout et de rien. 
Musique : Edgar Cosma. Quatre chœurs pour chœur à voix égales. La petite sœur interroge, Tendresse, Le réséda, La danse du monde. 1993. Publication : À Cœur joie, 1994.
– Les petits chiens savants. 
Musique : Edgar Cosma.
– Le petit dauphin. 
Musique : Edgar Cosma.
– Le chant. 
(« Depuis toujours en nous le chant… »). Musique : Harry Cox. 1993.
– Deux poèmes
Le chant (« On ne voit pas l’oiseau qui chante… »), La voix. Musique : Harry Cox. Canon à trois voix pour soprano, mezzo-soprano, baryton et piano. 1994.
– Quatre triolets et un rondel. 
Musique : Harry Cox. Pour chœur mixte a capella, à quatre voix. Printemps, Été, Automne, Hiver. Je préfère le printemps. 1989.
– Carpe diem. 
Musique : Harry Cox. Canon à l’unisson pour trois sopranos et piano. 1994.
– L’amour à demi-mot, 
dans Deux poèmes pour rire. Musique : Anthony Girard. Pour chœur mixte et contrebasse. 1997.
– Les Saisons. 
Musique : Harry Cox. Pour soprano et piano. 1997.
– La Flèche du temps. 
Musique : Edgar Cosma. Chœur à 4 voix. En moi, Plus loin que la mémoire, La même vie. 1997.
– Poésie fugitive. 
Musique : Harry Cox. L’oiseau, Le flot, L’ombre, Les amants, Petit matin. 2000.
– Deux sonnets. 
Musique : Harry Cox. La quête, L’oubli. 2000.
– J’appartiens à mes rêves. Musique : Anthony Girard. Quatre chansons pour voix d’enfants à une et deux voix. Jason, L’eau de la nuit, La mélancolie, Envol des rêves. 2002. Publication : À Cœur joie.
– La Ville des songes. 
Musique : Anthony Girard. Le Rendez-vous, Jason. Pour chœur mixte et accompagnement de piano. 2002.

            De nombreux poèmes ont été mis en chanson, notamment par Jo Akepsimas, Anthonioz-Rossiaux, Michel Aubert, Claude Antonini, Raymond Arvay, Michel Bernard, Jacques Bienvenu, Leda Bœller, Denis Caure, Pierre Castellan, Bruno Clavier, François Corbier, Jacques Douai, Joël Favreau, Jean Humenry, J. Laroche, Mannick, James Ollivier, Jean-Marie Ployé, Max Rongier, etc.

le paradisier de mes 4 ans
le paradisier de mes 6 ans

En auto

Un volant dans les mains, un coussin sous les fesses,
La tête encasquettée un portable à ton bord,
Dans la horde tu vas, tu roules vers ton sort :
Le tiercé, la télé, la bière. Adieu jeunesse !

À tes côtés, déjà menacée par la graisse,
Elle se taît, rumine, et partage vos torts ;
Elle a ses hauts, ses bas, tantôt un chien qui mord,
Tantôt un chien battu quémandant la caresse.

Les gosses crient derrière et mâchent leur chwingeum.
Condamné sans appel ! Bientôt, le dernier rhum.
Tu ne t’étais pas vu coincé dans cette bulle…

En toi, pourtant, malgré tes rêves envolés,
Je sais que comme moi, mon frère en ridicule,
Tu es le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé.

Cette vie nous fait mal,
Nerval !

Elle

Pas de grand manteau noir ni de voiles de deuil,
Ni de pleurante assise à côté d’un cercueil,
Rien qu’une enfant debout, fragile, solitaire,
Quelque part, n’importe où, sur un carré de terre,
Serrant sur sa poitrine un lambeau de chiffon,
Un reste de poupée – et ses grands yeux sans fond
Ont déjà tout connu de ce monde implacable.
Elle sait, âme et corps, ce dont il est capable.
Son silence est en nous. Pas de cris, pas de pleurs,
Plus rien que son regard d’une infinie douleur,
Qui nous étreint le cœur. L’enfant perdu nous laisse
Avec notre chagrin, nos deuils, notre tristesse.

Un si profond silence

La Limace et l’Escargot

Dans un beau pays de cocagne
(Quelque potager de campagne)
Un superbe Escargot
Rencontre une Limace
Et lente, et lourde, et lasse.
Il monte sur ses ergots :
– Place ! Place ! Je passe !
Sa riche maison sur son dos,
Glissant vers une feuille de salade,
Il raille cette va-nu-pied :
– Pauvre folle à l’esprit malade !
Au pays des laitues, des frisées, du pourpier,
On refuse les vagabondes,
Les sans-logis, les sans-maison.
Il faut vous faire une raison :
Nous ne sommes pas du même monde !
– Seigneur, votre palais est bien celui d’un roi.
Mais tournez-vous, dit la limace.
Regardez votre trace :
Vous bavez comme moi.

La Petite Rose des Fables

Le rouge-gorge

Quand le soleil d’hiver descend
Et que le jour va disparaître,
Tu viens, fidèle, à ma fenêtre,
Rouge-gorge taché de sang.

Petit soleil incandescent,
Espoir d’un printemps à renaître,
C’est la vie que tu viens promettre,
En fragile et furtif passant.

Mais en ces beaux jours renaissants,
Te verrai-je encore apparaître ?
Tu seras là, cher petit maître,
Mais je serai peut-être absent.

Les Secrets du Royaume

© Copyright La Maison De Poésie – Tous droits réservés –

Miquel Decor, héraut et héros des lettres occitanes

Miquel DECOR.
Photo de Georges Souche (www.georges-souche.com)

Miquel ou Michel, selon que l’on est d’Oc ou d’Oïl, était un poète debout, toujours fraternel et solidaire. Une véritable incarnation de la cortesia dont grâce à lui notre amie occitane, Miquela Stenta, nous a si bien rappelé les valeurs et les pratiques, lors des importantes rencontres littéraires et humanistes qu’il avait organisées à Narbonne, une première fois en 2015, en tant que vice-président du PEN d’Oc et en partenariat avec notre PEN français.

De fait, Michel incarnait l’universalité fraternelle de la poésie authentique qui peut rassembler les femmes et les hommes de bonne volonté. Je rappelle ainsi, alors que nous célébrons le centenaire du PEN, que Jules Romains fut, après Paul Valéry, le poète universel du Cimetière Marin, l’un des autres présidents du PEN français dans les années trente.

Notre ami Miquel était lui-même porteur des valeurs de paix et de partage, mais aussi de résistance à toutes formes d’oppression, de censure ou d’atteinte à la liberté d’expression et de création qui sont au cœur de notre vocation d’écrivains citoyens du monde. Il l’a montré toute sa vie en tant que concepteur et animateur de rencontres littéraires et artistiques à haute valeur culturelle et à travers l’ensemble de son œuvre.

Il s’est dépensé sans compter, et jusqu’à la fin de sa vie, avec une énergie et un courage exemplaires qui forcent l’admiration, alors qu’il était atteint depuis longtemps par le mal qui a fini par l’emporter. Miquel, en effet, portait et alimentait la flamme de ces valeurs que je viens d’évoquer afin que celle-ci ne s’éteigne pas et brûle toujours dans son Occitanie de cœur et de vie.

C’était d’abord  le Minervois et la Narbonnaise, mais aussi la grande Occitanie universelle et à jamais éternelle de l’arc méditerranéen. Cet arc qui comme je l’ai vécu à travers les prises de paroles lors d’un congrès du PEN d’Oc organisé en France, à Valence, va de certaines régions alpines italiennes à des territoires pyrénéens espagnols et jusqu’à la  Catalogne sud, en passant par la Provence, toute la moitié sud de la France dont la  Catalogne Nord et bien d’autres territoires où la lingua limousina porta et porte encore toute une civilisation.

Miquel fut, en tant que vice-président du PEN d’Oc aux côtés du président, Jean-Frédéric Brun, et de toutes ses amies et amis occitans, l’un des plus vaillants organisateurs et animateurs de ce PEN.

Il fonda aux  côtés du limousin que je suis et à ceux de Philippe Pujas, franco-catalan  et d’Edvard Kovac, franco-slovène, tous investis au sein du PEN français et du PEN international, une alliance de fait avec nos amis des Balkans et de la Méditerranée depuis la Palestine et Israël, jusqu’au Portugal, eux qui portent en leur cœur l’œuvre de nos anciens troubadours et des Bogomiles qui éclairèrent jadis leur propre pays.

Grâce à elles, à eux et surtout à lui, nous nous sommes retrouvés dans le cercle baptisé par nous Alem (Amis de la liberté d’expression en Méditerranée) pendant ces quinze dernières années et à différentes reprises : à Arles en 2008, à Bled, en Slovénie, en 2009, 2011, 2012, 2014, à Haïfa, en Galilée, en 2010, à Lisbonne, en 2013, à Narbonne une première fois, en 2015, et enfin à Narbonne, une seconde fois en 2018, avant de nous retrouver à Zadar, en Croatie, en 2019.

J’ai eu l’immense bonheur de retrouver Miquel, l’an passé, à Sète, en juillet 2020, lors du festival Voix Vives de méditerranée en méditerranée, auquel il a pu encore participer et, après son récent départ, vous m’avez réconforté, vous ses ami(e)s, vous mes ami(e)s du PEN d’Oc, en m’invitant à participer au premier hommage que vous lui avez rendu, lors de ce même festival, fin juillet 2021. Je vous en remercie chaleureusement et vous embrasse fraternellement.

Sylvestre Clancier
Président d’honneur du PEN français
Ex membre du Comité exécutif du PEN international
Membre d’honneur du PEN d’OC

Les Rencontres du Journal des Poètes

samedi 18 septembre 2021

entre 13h et 18h30.

Palais des Académies, Rue Ducale 1, 1000 Bruxelles, salle Albert II.

Première partie : 13h30 -15h15  (Modérateur : Philippe Dewolf)
Philippe Lekeuche, Autour du « Conservateur des charges » de Jean Tordeur
Michèle Goslar, Yourcenar, une poésie simple et émotive
Béatrice Libert, Jeanine Moulin, entre vie vécue et vie distanciée
Guy Goffette, Max Elskamp et la chanson de Flandres 
Gérald Purnelle, Robert Guiette, un poète en exil dans un monde de signes

Pause : 15h15-16h

Seconde partie : 16h-17h45 (Modérateur : Philippe Dewolf)
Jean-Marie Corbusier, Anna de Noailles, l’éclat de vivre ou la vie en éclats
Véronique Bergen, Claire Lejeune, engendrements et dissidences
Marc Danval, Robert Goffin, poète-mémoire du XXème siècle
Éric Brogniet, Philippe Jones: l’Ars Magnum

Remise du Prix Philippe Jones 2020 au poète Pierre Dhainaut
(Transfert de souffles, L’Herbe qui tremble, 2019 )

Conversation avec le lauréat et lecture de poèmes

Cette manifestation entre dans le cadre du centenaire de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique

Entrée gratuite

Avec le soutien de la Cocof.

De musique et d’autres choses par Jacques Charpentreau

 « De la musique avant toute chose »
Paul Verlaine

      Une longue étude de Florent Albrecht consacrée aux recherches en versification à la fin du XIXsiècle confirme qu’il s’agit bien d’un problème poétique majeur que les nombreux et remarquables poètes de cette époque tentèrent de résoudre, chacun à sa manière, ce qui devrait être aujourd’hui, pour nous, une leçon à méditer. 

     Le nombre et la qualité des poètes de sont alors deux évidences : Banville, Baudelaire, Corbière, Gautier, Heredia, Laforgue, Leconte de Lisle, Lerberghe, Maeterlinck, Mallarmé, Merrill, Moréas, Régnier, Rodenbach, Samain, Verlaine, Vielé-Griffin, pour nous en tenir aux principaux, quelle anthologie ! Le sous-titre de cette étude est très prometteur : Modèle musical et enjeux poétiques de Baudelaire à Mallarmé (1857-1897).

     À sa façon, le titre aussi : Ut musica poesis. Il reprend une expression de L’Art poétique d’Horace, « Ut pictura poesis », la poésie est comme une peinture (ou comme « la » peinture), qu’on peut comprendre de plusieurs façons, soit appelant à traiter chaque genre poétique en lui-même comme chaque genre pictural, soit, par extension, tout poème comme un tableau. Soit, ici, en assimilant la poésie à la musique, puisque Mallarmé estimait que la poésie devait « reprendre à la musique son bien ». 

     Mais ce titre en latin et sa confusion possible témoignent d’une faiblesse de l’ouvrage, à la fois très savant et souvent très confus. On peut lui pardonner ces péchés qui tiennent en partie aux subtilités du sujet – tout en condamnant fermement ses tendances jargonnantes qui ne ratent aucune référence aux plus jargonneurs poéticiens d’aujourd’hui – tout en ignorant totalement ce que peuvent penser, dire, écrire, les quelques poètes qui réfléchissent de nos jours à ces problèmes. 

     Ces réserves faites, reste un ensemble d’études sur une époque poétique qui vit coexister la fin du Romantisme (Victor Hugo meurt en 1885), Les Fleurs du mal baudelairiennes publiées et condamnées en 1857, L’après-midi d’un faune de Mallarmé en 1865, L’art poétique de Verlaine écrit en 1874, Les Trophées publiés en 1893, le Parnasse, le Symbolisme français et belge, etc. – et la naissance du vers libre en 1886. C’est dire la richesse intellectuelle de ce moment qui vit en outre la fin du Second Empire, la guerre, l’occupation, la Commune, la naissance de la IIIRépublique, etc. Et le Coin de table, celui de Fantin-Latour, cent trente ans avant le nôtre.

     Florent Albrecht donne un bon exemple de ce bouillonnement avec l’influence du wagnérisme en France, et singulièrement auprès des poètes, dont certains firent le déplacement jusqu’à Bayreuth, tous intéressés par la musique (c’est l’époque des concerts Pasdeloup du dimanche) et par la recherche d’un art total. Il montre également comment le bergsonisme a pu accompagner la réflexion poétique. Il s’intéresse au fameux Coup de dés de Mallarmé, aux rimes de Verlaine, etc.

     Mais nos réflexions les plus vives viendront du vers libre naissant et de ses réussites du moment. Son ambition, c’est alors d’apporter plus de subtilité, plus d’harmonie, en quelque sorte plus de souplesse musicale à une versification qui se voulait déjà « déraidie » par les brisures hugoliennes et les finesses verlainiennes, une versification qui, par des cassures, des enjambements, des rejets multiples aussi bien que par des utilisations flottantes des vers de neuf et de onze syllabes, avait miné le vieux système de l’intérieur. Et le vers libre d’alors avait réussi ce miracle d’un chant délicat, tellement raffiné qu’il confinait, c’est vrai, au « décadentisme », voire, parfois, à la mièvrerie, mais avec beaucoup de charme. C’est un fait. Il le devait à une pléiade de vrais poètes à l’oreille impeccable : Henri de Régnier, Francis Viellé-Griffin, Maurice Maeterlinck, Stuart Merrill, Georges Rodenbach, Charles Van Lerberghe, Max Elskamp, Émile Verhaeren, Pierre Louÿs, etc. Une conjonction qui ne se renouvela pas. (Faisons un peu de poésie-fiction : ceux-là étaient poètes avant tout ; auraient-ils écrit uniquement en alexandrins, que leurs vers auraient été aussi parfaits…).

     C’est là que s’introduit notre réflexion personnelle et notre effarement devant l’entropie ayant frappé notre poésie. Comment cet instrument aussi flexible et subtil que le vers libre de la fin du XIXsiècle est-il devenu cet épouvantail ridicule de nos jours ? Comment ce bouquet de fleurs s’est-il transformé en manches à balais ? Cette couronne de lauriers en rouleaux de barbelés ? Cette fluidité musicale en gargouillis et borborygmes ? Ce concert de musiciens en hordes d’incompétents ? 

     L’étude de Florent Albrecht nous le confirme : à sa naissance, le vers libre fut une grande affaire, une immense remise en cause de notre système de versification ; aujourd’hui, après son agonie, c’est un cimetière infini de bétonneries.

     Ce livre n’en dit rien, ce n’est pas son sujet. Mais nous nous le demandons : la poésie peut-elle exister en dehors d’une structure de versification reconnaissable, sensible, perceptible, d’une satisfaction auditive d’un certain « ordre » verbal (à suivre ou à inventer) ? Peut-il y avoir une poésie de langue française sans la rime – comme se le demandait encore Verlaine ? Comment ne pas se le demander aujourd’hui ? Et pourtant, le charabia « libre » semble aujourd’hui un fait acquis pour tout le monde – sauf pour les lecteurs, qui depuis longtemps n’ouvrent plus un livre quand il est marqué du sceau répulsif « poésie ». Le mérite de cet ouvrage, c’est de nous conduire à ce genre d’interrogations, y compris celles qu’il aurait dût se poser. Par exemple : quelle liaison peut-il exister entre ce vers libre naissant, revendicateur de libertés, et celui qu’utilisait La Fontaine ? Il est temps aujourd’hui de se le demander ; car, après tout, au vers libre du fabuliste il ne manque que d’utiliser les mètres impairs pour se révéler très « moderne » – ou, plutôt, celui du XIXsiècle n’a-t-il fait qu’élargir le « classique » ? Tout cela n’était-il pas, déjà, en germe dans la tradition vers-libriste des fables, dont il suffisait de briser la coque en écoutant mieux la guenon de Florian ?

     On regrettera également que cet ouvrage soit un peu juste sur les rapports de la poésie, de la musique et de la chanson, en particulier avec la mélodie française. Il n’analyse pas le divorce français de la musique classique et de la chanson populaire, contrairement au lied allemand, illustré par Schubert et secrètement jalousé par les poètes français. Après tout, ce n’est pas pour rien que Gustave Kahn, l’un des inventeurs autoproclamés du vers libre, a écrit des Lieder . Le résultat, c’est la trahison de la poésie par la musique classique et la nostalgie des poètes pour la chanson. L’auteur écrit : « La réalité poétique de la chanson n’est perceptible que de l’extérieur, sans que l’on en apprenne davantage, finalement, sur la raison “poétique” de sa présence exponentielle dans les recueils à partir de 1850 ». L’une des raisons, poétique ou pas, c’est la recherche du succès populaire par des poètes, et les Chansons des rues et des bois ne font peut-être que prendre la suite de celles de Béranger pour obtenir un succès comparable. C’est ce que confiait aussi Verlaine : « Ça ne m’aurait pas déplu d’entendre chanter mes vers aux carrefours, quand la nuit tombe, sur une bonne musique – bien entendu ». Florent Albrecht ne rapporte pas ce propos car il n’a pas consulté l’indispensable Dictionnaire de la poésie française (Fayard), malgré une bibliographie de trente-deux pages, et il a eu tort, car ce regret verlainien est révélateur, de la même façon qu’il ignore manifestement Émile Blémont, ami de Verlaine et Rimbaud, fondateur et directeur de La Renaissance littéraire et artistique, une revue où il publia tous les poètes de son époque, premier traducteur des Feuilles d’herbe de Walt Whitman et donc premier à avoir introduit le vers libre en France, pour ne rien dire du Coin de table. C’est une faiblesse de ce livre se voulant « universitaire », mais qui n’est pas universel.

     On pardonnera à l’ouvrage quelques coquilles et dans certaines pages un méli-mélo des notes qui a dû désespérer l’auteur. Il achève quasiment son étude par une note qui résume ses préoccupations et son style : 

      Comment définir la poéticité d’un texte, et donc le principe de généricité fédératrice des arts, et non seulement de la critique, si la poésie ne se pense plus au sein d’une forme authentifiée par un langage, par une forme, selon un principe de reconnaissance formaliste : autrement dit, « tout » peut-il être poétisé ? si oui, « tout » peut-il être poésie ? C’est aussi cela le mystère d’un art moderne, rompu au mode musical, cherchant sa légitimité dans un repoussoir, en creusant son aporie essentielle… et en l’exhibant comme principe régissant tout espace de représentation poétique ? (note 1, p. 446). 

     Par ailleurs, on lui saura gré de citer des passages de quelques beaux poèmes, car les réponses aux questions ne se trouvent jamais que dans les œuvres.

 Jacques Charpentreau

 – Florent Albrecht, Ut musica poesis. Modèle musical et enjeux poétiques de Baudelaire à Mallarmé (1857-1897). Honoré Champion. Cartonné. 500 p. 115 €.

MAI 2021 : Prix Verlaine et Rimbaud


Le Prix Verlaine est attribué à Philippe Pujas

pour

 Comme passe le vent
aux éditions La Feuille de thé


Le Prix Rimbaud est attribué à Linda Maria Baros

pour 

La nageuse désossée
aux éditions Le Castor Astral

Prix Arthur Rimbaud

On dit que chacun porte en soi un poète qui meurt jeune. Maladie ? Suicide ? Assassinat ?

     Pour aider ce jeune poète encore vivant à se faire entendre, la Maison de Poésie a créé en 1991 le Prix Arthur Rimbaud était initialement réservé à un poète de 18 à 25 ans. Il n’est plus désormais tenu compte du discriminant lié à l’âge mais couronne une écriture novatrice, ancrée dans la modernité et révélant une personnalité forte.

     Dédié à la jeune création poétique, ce Prix a permis à des milliers de jeunes gens de s’exprimer par la poésie, et à ceux dont les œuvres avaient été retenues, d’être publiés dans des revues, des florilèges, des recueils collectifs ou personnels. Son succès a été prodigieux et continu, les manuscrits reçus en nombre considérable étaient apportés par sacs postaux déversés à la Maison de Poésie.

Plusieurs recueils ont été illustrés par de jeunes illustrateurs de l’École supérieure Estienne des arts et industries graphiques. Pendant près de 20 ans, ce Prix a été organisé par la Maison de Poésie-Fondation Émile Blémont en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse qui a apporté le financement nécessaire à une organisation importante et assuré très efficacement sa diffusion en France métropolitaine et d’outre-mer, ainsi qu’à l’étranger. La Maison de Poésie a longtemps trouvé auprès de ce Ministère, de ses fonctionnaires, de ses responsables, un soutien efficace et constant au service des jeunes poètes, justifiant ainsi pleinement un titre variable (Ministère ou Secrétariat d’État), mais toujours au service de la jeunesse – quelle que soit la coloration politique du moment : Michèle Alliot-Marie, ministre RPR ou Marie-George Buffet, ministre communiste, ont chaleureusement présidé, lors de leur fonction ministérielle, la remise du Prix Arthur Rimbaud, tout comme les anciens champions Roger Bambuck et Jean-François Lamour, aux choix politiques différents.  

     Les uns et les autres ont aidé la jeune poésie vivante surgissant des villes, des banlieues, des campagnes, en France ou dans des pays de langue française – qu’ils en soient ici remerciés.

En mai 2007, le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, dirigé par Roselyne Bachelot, regroupa ces diverses administrations. En janvier 2009, le Haut-Commissariat à la Jeunesse fut confié à Martin Hirsch. La Maison de Poésie fut avisée à l’avance, avec un délai de courtoisie, que le Haut-Commissariat allait arrêter sa participation au Prix Arthur Rimbaud. Celui de 2009 serait le dernier du partenariat entre l’administration de « la Jeunesse » et la Maison de Poésie. Ce serait donc le dernier florilège des jeunes poètes publié par la Maison de Poésie.

     La Fondation Émile Blémont ne pouvait malheureusement pas assurer seule la charge financière de ce Prix devenu « une institution », comme on dit de façon flatteuse, mais correspondant à la réalité de son succès. Elle ne peut pas non plus lui assurer la large diffusion nécessaire.

     A cette date, la Maison de poésie déclarait : « Des voix doivent se taire : la poésie n’appartient plus aux priorités de l’administration qui a encore changé de titre pour être aujourd’hui le « Ministère de la Jeunesse et des solidarités actives », confié à Marc-Philippe Daubresse. Cet abandon est celui d’une époque, la nôtre, qui préfère la fameuse « Société du spectacle » à l’expression intime et personnelle. Aucun mécène ne s’est manifesté pour reprendre le Prix Arthur Rimbaud qui disparaît en laissant tout de même une quinzaine de recueils, comme la trace étincelante d’une comète de ce qui fut « la jeune poésie » de ces voleurs de feu d’un aujourd’hui qui devient hier, dans le sillage du génial adolescent que le Fondateur de notre Maison de Poésie, Émile Blémont, avait fait asseoir avec son ami Paul Verlaine, au Coin de table de la Poésie.  » MAIS c’était sans compter sur la ferveur et la volonté de son président Sylvestre Clancier qui, plusieurs années après, a décidé que la prix Rimbaud devait renaître – même si le prix n’est plus enrichi par l’édition d’une anthologie de jeunes poètes.

Aperçus du Palmarès du Prix Arthur Rimbaud

1991. *Jean-Luc Despax, Grains de beauté.

1992. Aymeric Le Delliou, À la Billebaude.

1993. Colette Gevers, Croissance.
Mentions : Joseph Bernier, Mitiely. Yves-Ferdinand Bouvier, Poèmes à croquer.

1994. Hélène Bourg, Nuit d’encre.
Mention ; Jérôme Prévost, Caromantique.

1995. Zohra Karim, Les amours d’une peste. Isabelle Larpent, Les Cafés de Paris. Serge Ravennes, À la mort et aux étoiles.

     Florilège : * La Fleur de l’âge.

– 1996. Marie-Anne Bruch, Tableautin.

1997. Cécile Bétouret, Le Réel absolu.

      Florilège : *Le Point du jour.

1998. *Bertrand Suarez-Pazos, Vers des espoirs.

1999. Julien Dolidon, Arlequin en noir et blanc.

      Martin Laquet, Les Dés du temps n’ont qu’une face.

      Florilège : *Printemps pour un nouveau siècle.

2000. Frank Orsoni, Les Rires de larmes.

     Florilège : *« Cela s’appelle l’aurore ».

2001. Nicolas Bousquet, Terres amères.
 Mentions : Stéphane Isselin, Prénoms obsessions. Maxence Przyborowski, Les Récits de nulle part.

     Florilège : *Les jeunes poètes font le printemps.

2002. Christophe Goarant, D’impressions textuelles en poèmes cyraniques.

      Florilège : *Le nouveau printemps des jeunes poètes.

2003. Marc-André Allard, Rerum novarum (Les choses nouvelles).

      Florilège : *Le vert laurier.

2004. Nicolas Pavée, Carnet de voyage.

      Florilège : *Primevers.

2005. Flore Tilly, Morceaux d’hirt.

      Florilège : *Cœurs en feu, cœurs en fête.

2006. Benjamin Terral,

     Florilège : *Rimbaud 006.

2007. Cédric Bertolino,

     Florilège : *Rimbaud 007.

2008. Aliénor Gauthier,

     Florilège : *Rimbaud 008.

2009. Amélie Nicolas, Esquisses.
Mentions : Camille Bonneaux, D’âme et de boue. Romain Monsifrot, Désubstanciation. Anna Ayanoglou, Prémices.

Florilège : *Rimbaud 009.

* Ouvrages publiés par la Maison de Poésie.

Prix Philippe Chabaneix

     – Le Prix Philippe Chabaneix est réservé à un ouvrage de critique ou d’histoire de la poésie. Il comprend aussi l’ancien Prix Léon Riotor.

Le poète Philippe Chabaneix, (1898-1982) Administrateur de la Maison de Poésie, animateur de la librairie Le Balcon, Grand Prix littéraire de la Ville de Paris, tenait des chroniques de poésie en diverses revues (Le Mercure de France, La Revue des Deux-Mondes). Ce Prix a été décerné à Béatrice Marchal qui a révélé et publié un ensemble de poèmes d’amour de Cécile Sauvage.

Béatrice Marchal

          L’intérêt de Béatrice Marchal pour cet auteur assez méconnu, auquel elle a consacré sa thèse de doctorat, puis deux livres, a permis de mettre en lumière toute une partie de l’œuvre de Cécile Sauvage (1883-1927), œuvre jusque-là tronquée, sinon légèrement faussée.

          Les Écrits d’amour, titre d’un ouvrage pour lequel la lauréate est couronnée, exhument en effet tout un volet de cette œuvre,  que la famille,  pour des raisons d’honorabilité, avait tenu sous le boisseau. Il s’agit de poèmes en vers et en prose qu’avait inspirés à la poétesse une liaison adultère, et dont les accents sont passionnés. Le déjà long intérêt de Béatrice Marchal pour la poésie de Cécile Sauvage a fait que la famille lui a confié ces manuscrits en 2003. Elle les a établis, présentés et annotés dans son livre.

          Tout ce qu’elle a vécu, Cécile Sauvage l’a éprouvé d’une manière ardente, extrême : la maternité, la passion amoureuse, le mysticisme, et, à la fin de sa vie, une lente consomption dans la mélancolie. Son œuvre, sa personne se sont en quelque sorte prolongées en son fils, le compositeur Olivier Messiaen. Elle l’a introduit à la musique, l’éveillant aux chants des oiseaux, à la beauté des fleurs, l’intriguant aussi par ce silence qu’elle gardait sur sa vie intime, un silence dévorant qu’en fils aimant, il a apprivoisé par la musique.

          Tout cela, Béatrice Marchal l’a très bien expliqué dans ses livres, qui révèlent une maîtrise parfaite du sujet, une grande finesse de sensibilité et un style remarquable.

Jean-Pierre Rousseau

Jean-Pierre Rousseau présente Béatrice Marchal
En arrière plan : Daniel Sauvalle
Photographie de Elizaveta Zhuravleva

Et c’est nous qui sommes la vie,
La nature fleurit par nous,
De ton rêve, de ma folie,
Du tremblement de nos genoux.
Elle, qu’est-elle ? Un lieu de sable
Où des végétaux ont poussé
Entre les maisons, les étables
Sous un peu de ciel caressés.
Mais nous qui nous sentons mourir
Et vivre et fleurir bouche à bouche…

Prière

*

Sur le lit plein de ton parfum
Je vais dormir comme en tes bras
Et revivre encor tes caresses,
Te retenir nu contre moi,
Sentir tes formes sur les miennes
Et ton désir lourd et tremblant
Grelotter de fièvre à mon flanc.
J’aurai faim de ta chair vivante,
J’aurai ta vie entre mes bras.

id.

*

Ton désir est le fruit qui seul peut m’apaiser,
J’ai faim, donne-le moi que je morde au baiser,
C’est pour la faim du fruit, hélas! que je suis née.
Il est fait pour mon sang, il est fait pour mes lèvres,
Ma bouche l’a choisi, mon sang tremble de fièvre,
Ton corps est le fruit lourd qui doit combler mes bras,
Viens dans mes bras, mon âme à ton âme tout bas.
Viens, une joie ardente et triste me pénètre,
Ne dois-je pas trouver mon âme dans ton être,
Mon sein n’est-il pas fait pour ta bouche d’enfant.
Tu m’appelles, je viens, le chemin de ton sang
Est en moi, tout mon être est soumis à ta vie.

id.

*

Mais je suis belle d’être aimée,
Vous m’avez donné la beauté,
Jamais ma robe parfumée
Sur la feuille ainsi n’a chanté,
Jamais mon pas n’eut cette grâce
Et mes yeux ces tendres moiteurs
Qui laissent les hommes rêveurs

Et les fleurs même, quand je passe.

Primevère

Grand Prix de poésie

Le Grand Prix de Poésie, décerné tous les deux ans, en alternance avec le Prix Louis Mandin, regroupe les anciens Prix Émile Petitdidier (du nom du Fondateur de la Maison de Poésie), les Prix Paul Damarix, Fernand Dauphin et Maurice Du Plessy. Ce Grand Prix récompense l’ensemble d’une œuvre.

En 2010, le Grand Prix de poésie a été attribué à Jean-Claude Pirotte pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la publication de son recueil Le Promenoir magique et autres poèmes (La Table Ronde). 

Jean-Claude Pirotte

     Jean-Claude Pirotte est Belge, il est né à Namur dans les Ardennes, en octobre 1939, il a donc soixante-et-onze ans ce mois-ci. Il a été avocat, il a quitté la Belgique en 1975 pour y revenir en 1981. Il a vagabondé (« ce n’est pas Jean-Sébastien / qui m’a appris l’art de la fugue », dit-il), même très jeune, à douze ans au Danemark, aux Pays-Bas, puis en France, en Italie, en Espagne, en Suisse aussi. Et il écrit une cinquantaine de livres, des recueils de poèmes, des souvenirs, quelques romans. Il est également peintre.

     La publication par les Éditions de la Table Ronde d’une grosse anthologie de 920 pages, Le Promenoir magique et autres poèmes qui réunit des poèmes écrits de 1953 à 2003 – un demi-siècle – confirme que nous avons bien à faire à une œuvre déjà importante, qui justifie ce Grand Prix.

Le chant

     Ce qui séduit avant tout dans l’œuvre de Jean-Claude Pirotte, c’est le chant de la poésie française. Voilà des poèmes qui ne sont pas de la prose saucissonnée. On y entend une voix personnelle qui nous touche, nous charme, souvent nous enchante, une voix qui parle dans cette langue des vers qui existe chez nous depuis plus de mille ans.
aux temps obscurs de mes enfances
quand glissaient les serpents du soir
et que pleuraient dans les soupentes
les servantes aux lèvres noires
sous la neige des lunes blanches
qu’arrivait-il à ma mémoire
aux temps obscurs de mes enfances
quelle marâtre ou quelle amante
s’emparait comme d’un heurtoir
de mon cœur sans destin notoire
quand glissaient les serpents du soir

(La boîte à musique)

     C’est un chant qui n’a pas d’âge, dont on peut dire qu’il est celui de toute la poésie française, mais que tout le monde ne possède pas, et qui semble se transmettre de poète à poète. Aucun poète n’est jamais sorti de rien. Jean-Claude Pirotte se reconnaît de nombreux grands ancêtres, parmi ceux qu’il appelle des « veilleurs » (c’est le titre d’un chapitre de son recueil La boîte à musique). En voici quelques-uns, qu’on rencontre au fil de ses poèmes :

Francis Carco Mortefontaine
les chemins ne vont nulle part
feuilles mortes mortes semaines
traces de pas qui reviennent
sans cesse au lieu du départ

(Amorces)

*

Lire Nerval et mourir

(Amorces)

*

Max Jacob il souhaitait
s’ennuyer comme la Loire

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

*

Quand je lisais Laforgue, Jules
dans le bistrot de mes quinze ans
auprès des digues du Betuwe
le temps passait si lentement

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

*

Je lis Tristan Derème
et rien ne me distrait
la vie est un poème
qui se conserve au frais…

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

*

Je lis Réda Thomas Dhôtel
Jaccottet Follain quelques autres
amis dont je n’aurai jamais
pu tenir les mains dans les miennes

(La Vallée de Misère)

*

Artaud je vois autour de toi
Adamov Henri Thomas
le fragile Prevel aussi
et je te vois rôder toi-même
autour de ce déchirement de toi

(La Boîte à musique)

     Et beaucoup d’autres, Rutebeuf, Ronsard, Vauquelin de La Fresnay, Gautier, Apollinaire, André Frédérique, Armand Robin, Pierre Reverdy, Francis Jammes… Une superbe lignée, où le plus fréquemment et le mieux évoqué est celui dont se rapproche le plus la poésie de Jean-Claude Pirotte :

Centenaire ignoré

l’humble professeur d’anglais

sous son cache-nez de laine
effrangé c’est bien Verlaine
or j’ai surpris son reflet
dans l’eau verdâtre de l’Aisne
pion barbu pensif et laid
et solitaire il allait
précédé de son haleine
de vin morne il titubait
en marmonnant des musiques
un soir de feutre plombait
les lointains mélancoliques
dont la langueur surannée
demeure après cent années.
(La vallée de Misère)

      Il y a encore beaucoup d’autres « veilleurs » auxquels Jean-Claude Pirotte rend hommage, jusqu’à en faire la substance même d’un poème, tissant les noms et les époques dans une même étoffe du temps :

en lisant Olivier de Serres
Tardieu Ronsard Jouve Joubert
Paulhan Dumay Cliff Voragine
Fallet Villon La Tour du Pin
Verlaine Pline Armen Lubin
bref tous ceux qui dans ma cantinede lecteur font mon ordinaire
Bachelard Montaigne Follain
Dhôtel Grosjean Thomas Beucler
Arland Jaccottet Larbaud Fargue
et Brauquier qui fut subrécargue
et tant et tant de voix intimes
sans oublier Raymond Queneau
J’ai composé cette ode à l’eau-
de-vie des cerises opimes
(Fougerolles)

     Ce chant qui nous est transmis par toute cette tradition ancienne ou récente, c’est d’abord cela, la poésie :

laissez reposer les poèmes
laissez-les sous le torchon
afin que la pâte lève
et qu’elle craquelle à souhait
vous entendrez le chant peut-être
un chant discret mais entêtant
de la croûte qui dore en secret
feignant de dormir seulement
avant de s’éveiller au feu
du précieux fourneau des ancêtres
qui l’hiver réchauffait les vieux
les mendiants et les poètes(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

Ce que cherche à dire la poésie

      La deuxième raison d’aimer la poésie de Jean-Claude Pirotte, c’est son romantisme. Sous sa musique, on entend la mélancolie profonde de la vie, comme chez Verlaine, comme chez Mozart. Le chapitre qu’il a nommé « La leçon de musette » se trouve justement dans son recueil La vallée de Misère. La deuxième raison de notre attachement à sa poésie se trouve en nous comme en lui, dans cette irrépressible nostalgie d’une autre chose, une chose que cherche à dire la poésie. Car nous sommes tous, comme Jean-Claude Pirotte, les héritiers du Romantisme.

     La nostalgie, notre nostalgie,  est toujours présente dans sa poésie. Elle renvoie, évidemment, à l’enfance à jamais perdue.

L’enfant que je fus
a perdu ses ailes

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

*

l’enfance et l’éternité
sont peut-être synonymes
comme l’hiver et l’été
comme le ciel et l’abîme
c’est ce qu’il préfère croire
l’enfant du fond de la classe
qui pressent les longs déboires
de la vie et du langage

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

      Nous savons que l’enfance est l’un des thèmes majeurs de la poésie contemporaine et peut-être comme l’image même de ce que le poète cherche à redevenir. Car si nous ne sommes pas comme de petits enfants, disait l’Évangile, nous ne connaîtrons pas le Royaume de Dieu. Ou plus simplement : la poésie. Un Romantisme, sans doute, mais qui s’interroge sur sa propre nostalgie et sur l’objet même de sa quête de poète.

les nuits les nuits quel fantôme
m’appelle est-ce dans ma chambre
ou ce cri vient-il du fond
de mes années d’enfance
il n’y a qu’un exil une épreuve
pareille et sans cesse nouvelle
et la voix qui répète le mot
dont j’ignore le sens je l’épelle
ce mot à jamais incompris
mais un matin peut-être
juste avant le lever du soleil
ce sera le cri de l’oubli
(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

     Cette poésie rend sensible le déchirement qui est en nous, l’impression d’être hors d’un monde de plus en plus cancérisé par le profit et la violence, alors que le temps nous ronge.

en moi chaque jour
je tue un peu de moi
oh pas grand chose
un souffle indécis
un pétale de rose
(pourrais-je dire)
un battement d’aile
un écho souterrain
un début de chanson
comme un rayon de lune
à travers une vitre
opaque un vieux parfum
dans un flacon perdu
le sentiment à peine
exprimable d’avoir
égaré l’essentiel

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

      Nous retrouvons ici la solitude qui était déjà celle du poète romantique et qui est toujours la nôtre aujourd’hui avec ce mouvement de bascule entre « solidaire » et « solitaire », que montrait Albert Camus. Albatros ou vieux chien, fier ou résigné, le poète est toujours à part.

il y a toujours ce vieux chien galeux
qui passe à la même heure seul
et qui semble trembler de peur
ne vois-tu pas comme il te ressemble

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

*

la solitude est là
si je me regarde
si je me retourne
elle tend sa bourse
vide et me fait du plat

(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

     On sent bien que dans notre société mercantile, le poète est plus que jamais un « homme séparé ».

la poésie n’est pas une affaire d’hommes
ni de femmes ni de chiens
ni d’ânes ni d’artistes
ni de poètes
la poésie n’est pas une affaire
(Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent)

     Voilà donc quelques-unes des raisons de notre choix qui vise à attirer un peu plus l’attention sur une des rares œuvres poétiques réelles de notre époque, celle d’un poète capable d’une saine auto-dérision qui ne nous déplaît pas non plus, alors que tant de pseudo-poètes sont aujourd’hui bouffis de suffisance.

je n’écris pas comme cestuy-
là qui triture le langage
et le désosse et le réduit
et le conchie plaisant outrage
je n’écris qu’avec une plume
et de l’encre sur du papier
vieux marteau désuète enclume
armes de poète pompier

(La vallée de Misère)

     Il suffit d’écouter la poésie de Jean-Claude Pirotte où passent ses « fantômes familiers », pour y trouver encore mille et une autres raisons de l’aimer.

je ne parlerai qu’à voix basse
à mes fantômes familiers
et de nos pas dans les allées
incertaines du vieux vieux temps
nul ne pourra suivre la trace
les reflets au bord des étangs
de nos misérables carcasses
s’évanouissent comme passent
les frêles amours les nuées
les étincelles de la grâce
je ne parlerai qu’à voix basse
et le cœur à peine battant
à mes ombres dépossédées
par le mirage des années
incertaines du vieux vieux temps.
(La Boîte à musique)

Jacques Charpentreau

Recueils cités :

Amorces, 1953-1957. Inédit.

Les cahiers et les poésies d’Ange Vincent. 1955-1972. Inédit.
La vallée de Misère. Cognac, Le Temps qu’il fait, 1987. Réédition, 1997.
Fougerolles. Dijon, Éd. Virgile, 2004.
La boîte à musique. Paris, La Table Ronde, 2004.
Réunis dans Le Promenoir magique et autres poèmes, 1953-2003. La Table Ronde, 2010


La Poésie française 100 ans après Apollinaire

La Poésie française 100 ans après Apollinaire

Kaléidoscope
50 poètes – 50 styles

L’Anthologie : La Poésie française 100 ans après Apollinaire

Anthologie publiée en 2018 et réunissant des poètes de sensibilités différentes, mettant en valeur les différentes voix de la poésie contemporaine :
Gabrielle ALTHEN, Françoise ASCAL, Linda Maria BAROS, Gilles BAUDRY, Claude BER, Claudine BOHI,
Marie BOTTURI, Yves Jacques BOUIN, Marie-Anne BRUCH, Valérie CANAT de CHIZY, CHAUNES, Sylvestre CLANCIER,
Francis COMBES, Françoise COULMIN, Daniel CUVILLIEZ, Jean-Luc DESPAX, Jean-Charles DORGE, Myriam ECK,
Gabriel FABRE, Paul FARELLIER, Mireille FARGIER-CARUSO, Daniel FILLOD, Christine GUENANTEN,
Jean-Albert GUENEGAN, Denis HAMEL, Jean HAUTEPIERRE, Lionel JUNG-ALLEGRET, Colette KLEIN,
Christian LABALLERY, Mélanie LEBLANC, Jean LE BOËL, Béatrice MARCHAL, Jean-Luc MOREAU,
Cécile OUMHANI, Etienne PAULIN, Serge PEY, Marc-Louis QUESTIN, Clara REGY, Tita REUT,
Germain ROESZ, Jean-Pierre ROUSSEAU, Marie-Henriette RUAULT,
Etienne RUHAUD, Paul SANDA, Tina SCHAEFER, Ariel SPIEGLER,
Frédéric TISON, Sabine VENARUZZO, Robert VIGNEAU, YEKTA.

En 2018, ce nouveau siècle, le 21ème, entre dans sa majorité. A la Maison de Poésie, il nous importait, un siècle
après la mort prématurée d’Apollinaire, le 9 novembre 1918, de faire le tour de la maison commune
afin de recueillir et de faire connaître ce qui s’écrit aujourd’hui de façon libre, sincère et authentique en poésie.
(…)
[Les] sept poètes du Conseil, artisans avec elle [Françoise Coulmin, le maître d’œuvre] de cette anthologie progressive,
de sélectionner deux poètes qui à leur tour ont eu à choisir deux autres poètes.
(…)
Encouragés par de nombreux poètes de qualité ne figurant pas dans la présente anthologie, nécessairement non exhaustive,
comme le sont en fait toutes les anthologies, nous envisageons d’ores et déjà d’établir pour notre centenaire,
dans dix ans, une nouvelle anthologie de la poésie française, selon un principe progressif comparable à celui adopté ici.

Extraits de la préface de Sylvestre Clancier.

Prix Paul Verlaine

En 2010, le Prix Paul Verlaine a été attribué à Jacques Bertin pour son recueil Blessé seulement (L’Escampette).

Le Prix Paul Verlaine est attribué à un recueil de poèmes. Il regroupe aujourd’hui plusieurs anciens Prix, (Pierre Louÿs, Gabriel Vicaire, Charles Péguy) dans le soucis de ne pas multiplier et donc banaliser les distinctions pour attirer l’attention sur un poète.

Jacques Bertin

      En décernant son prix Verlaine 2010 à Jacques Bertin pour Blessé seulement (recensé dans les « Pages de garde » du  numéro 43 du Coin de Table), la Maison de Poésie entend mettre à sa juste place une œuvre dont les auditeurs ne perçoivent pas toujours toutes les facettes. Chanteur, oui, bien sûr, Bertin l’est et le demeure, mais dès son premier disque, en 1967: « On se croit un peu poète », avouait-il, prouvant du même coup, par ses textes, qu’il était bien, comme Charles Trenet, comme Georges Brassens, beaucoup plus qu’un simple interprète. Allaient le confirmer, publiés parallèlement à la vingtaine de titres de sa discographie, plusieurs recueils de « poèmes et chansons ».

     Dans l’avant-propos du second, Dans l’ordre (1978), nous lisons :

     Je suis venu de la chanson à la poésie. Peut-être cela paraîtra-t-il à quelques chroniqueurs littéraires le signe d’une faiblesse congénitale. Mais mes origines sociales m’avaient porté à l’exercice de cet « art populaire ». Aujourd’hui j’en ai découvert la grandeur.

     Son art poétique, à bien y regarder, nous le trouvons là aussi :

     Les chansons, par définition, sont faites pour être chantées. C’est-à-dire que l’agencement des mots y est fonction de l’oreille. Au moment de transcrire, l’auteur découvre comme un carcan les lois de l’écriture. Faut-il mettre tel mot au pluriel ou au singulier ? Ce verbe doit-il s’accorder avec ce sujet ou plutôt avec cet autre situé plus haut ? Dois-je mettre un point ici, et là un point-virgule ? Partout, il faut choisir et enlever du sens. La transcription appauvrit considérablement la chanson. Les pauvres gens qui méprisent ce qu’il faut bien appeler la poésie orale ignorent combien l’univers de la parole vivante est plus riche que celui de la parole mise sous presse.

     Remplacez dans ce texte « chanson » par « poème », tout reste juste. Paroles sans musique, les poèmes de Bertin sont faits pour être  dits comme ses chansons pour être chantées. Chanson et poème ne sont en fait, chez lui, que deux aspects d’un même texte :

Louvigné-du-désert arrêtons-nous nous irons boire
Dans un petit café ouvert aux premiers froids de ma mémoire
Aux amis évanouis, déjà perdus parmi les ombres
À ceux que j’aimais tant je crois et que j’ai oubliés
J’inviterai quelques poètes pour faire un bel enterrement
Quelques octosyllabes et je suis seul pour arroser l’événement
Nous nous raconterons l’histoire en parlant un peu lentement
Du temps qui s’en va de l’oubli qui devant nous fait la musique
Et puis nous nous contenterons de peu de choses : un peu de vin
Un mot qui frôle l’herbe du soleil et c’est en vain
Je n’ai d’amis que les poètes et je m’en reviendrai chez moi par les chemins
Comme une cigarette éteinte rallumée et qui s’éteint.

     Poème ou chanson, l’inspiration est large, variée, généreuse. Parfois militante, elle se charge d’indignation, de révolte :

La misère, on l’avait crue morte à force de se montrer à soi-même l’artifice
On l’avait envoyée pourrir dans les banlieues
Loin. On allait la visiter en club dans de beaux pays exotiques
Avant de remonter lourd comme après boire vers la lumière
On parlait de la pauvreté comme d’une catégorie esthétique
La misère, voilà qu’elle se dresse et vous jette sur les routes
Pour la grande scène de l’exode qui cette fois finira mal

     Homme de l’Ouest, d’ascendance bretonne, Bertin, après quelques détours par Lille (et l’École de journalisme), par Paris (où il vécut longtemps et se produisit dans les plus grandes salles), par le Canada  (qui l’accueillit à bras ouverts et lui inspira un beau roman), a retrouvé ses racines en Anjou, à Chalonnes-sur-Loire, dont les paysages, en filigrane, se devinent dans ses poèmes :

Ne t’en fais pas pour l’ombre ni pour la patience
Elles progresseront ensemble avec le temps
Ni l’or à quoi le beau soir dénudé ressemble
Et qui semble parfumer le pays d’encens
Ne t’en fais pas. Tout vient à son temps, à son heure
L’oubli viendra, comme un messager des lointains
Ailleurs s’étrangle à nouveau le cor du sonneur
Annonçant des rémissions proches. Tout est vain
Tout est vain : on ne voit plus, qui blessaient les vignes
Ces routes tracées dans la chair vive au couteau
Juste une buée montant des souffrances, on devine
Mourant, les formes féminines des coteaux
Avec le temps, les trahisons, les espérances
Qu’en reste-t-il ? Le parc oblique vers la nuit
Rentre, serrant sous ta veste ton peu de science
Tout vient à son heure, et le pardon de la pluie
Tout fut-il donc dépensé pour rien ? Tu protestes
L’escalier geint. Ce soir, personne ne t’attend
Dans le noir tu parcours ta galerie de gestes
Le fardier d’insomnie s’ébranle pour cent ans
Ne t’en fais pas. Toute chose à la fin fait cendres
Même l’oiseau dont les braises brillent encore
Et, dans la nuit sans oubli où tu vas descendre
Son aile implorante frémit, dans le décor

     On ne s’étonne pas, à lire de tels vers, que leur auteur se sente proche d’Apollinaire, de Milosz, de Chaulot, de Bérimont, de Cadou…

     Blessé seulement, ne porte en sous-titre qu’un seul mot : poèmes. Un pluriel qui pourrait être là encore un singulier, car ces fragments, avec leurs brisures, leurs silences, leurs inachèvements, ne forment qu’un seul chant de deuil et de rage. Deuil de la jeunesse, deuil surtout d’un amour trahi :

je ne parle plus à personne
de l’incendie de la maison
ni de la blessure en plein front
je me tais sur le temps profond
sur le rythme et l’étrange son
de la cloche noyée au fond
qui dit : rien ni le temps ne compte
– elle sonne on ne l’entend pas –
et je cultive sous mes pas
les fleurs d’un  indicible automne
et je me tais tandis qu’au loin
ou au fond une cloche sonne

     La musique est souvent, comme ici, celle de l’octosyllabe, rimé ou assonancé, celle de l’alexandrin aussi, avec des passages au vers libre, des glissements vers la prose, à peine marqués çà et là d’un signe de ponctuation, sans majuscule au début du vers, comme pour mieux refuser les conventions de l’écrit.

     Le recueil comporte trois parties d’inégale longueur. Aux quatre-vingts pages qui en forment le corps succèdent sept pages de « poèmes d’avant retrouvés dans les décombres après l’explosion ». Confidences ? Méditation ? Bilan ? Traversés de souvenirs, d’inquiétudes, d’interrogations, moins fragmentaires que ceux « d’après » (la classique majuscule à l’initiale des vers y est encore présente), ils s’achèvent – s’achevaient ! – sur une affirmation et une promesse: « J’aime. J’aimerai ».

     Le recueil se clôt sur une coulée d’octosyllabes véhéments, véritable condensé de tout ce qui précède, comme le confirment son titre et son constat final : « blessé seulement ».

     Bref, une poésie humaine, sincère, qui n’a que faire de la glose et de la mode; la poésie que nous aimons; celle qui vous parle et vous va droit au cœur.

Jean-Luc Moreau

Daniel Sauvalle, Jean-Luc Moreau, Jacques Bertin
© Elizaveta Zhuravleva

Jacques BERTIN : éléments de bibliographie

Prose

Chante toujours, tu m’intéresses (ou les combines du show-biz). Éditions du Seuil (Collection « Intervention ») (1981).
Félix Leclerc, le roi heureux (Biographie). Éditions Arléa-Éditions Boréal (Québec) (1987) + texte sur anniversaire de la ville de Québec.
Du vent, Gatine ! (Un rêve américain). Éditions Arléa (1989).Une affaire sensationnelle (roman). Éditions Le Condottiere (2008). Amours d’Edmond, de Léonie, Bonnie and Clyde angevins,  et une évocation de la Loire.

Filmographie

René Guy Cadou, de Louisfert à Rochefort-sur-Loire. Un film de Jacques Bertin. Réalisation : Annie Breit. DVD Éditions Velen.

Poésie

Plain-chant, pleine page (Poèmes et chansons 1968 – 1992), avec Pierre Veilletet. Éditions Arléa (1992).
Blessé seulement (Poèmes inédits, préfacés de Lionel Bourg). Éditions L’Escampette (2005)
Jacques Bertin chanté par Jacques Bertin aux éditions EPM dans la collection Poètes et chansons (2003).